[Histoire] Stu Ungar

Stuart Errol Ungar, dit Stu « The Kid » Ungar (8 septembre 1953 – 22 novembre 1998)

Doyle Brunson serai sans conteste le plus grand joueur de poker de tous les temps si il n’avait pas croisé en final du World poker 1980 un certain Stu Ungar dit « Le Kid » de New York. Stu Ungar est né dans une famille juive le 8 septembre 1953 à New York. Il grandit dans le Lower East Side où son père tenait un bar, qui faisait également office d'établissement de jeux. Bien que son père ne soit pas favorable à ce qu'il s'intéresse aux jeux d'argent, Stu a une passion pour les cartes et l'argent dès le plus jeune âge, il s'initie très vite au gin-rummy et devient très rapidement un bon joueur. En 1963, à l’âge de 10 ans, il gagne son premier tournoi. A 14 ans, il joue régulièrement et bat les meilleurs joueurs de New York. A 15 ans, il participe à un gros tournoi et gagne le premier prix de 10.000 dollars sans jamais avoir perdu une main. Un record toujours d’actualité dans les cercles de jeux new-yorkais. Une semaine plus tard, après avoir donné 1000 dollars à ses parents, il perd le reste aux courses. Une figure de la pègre, Victor Romano, le prend sous son aile après le décès de son père, en 1968. Il abandonnera même l'école à ce moment là pour se consacrer à ce jeu, afin de subvenir au besoin de la famille. Il acquiert en même temps une réputation sulfureuse. Son jeu agressif et son attitude provocatrice ne lui attire pas que des amis. Stu déménage alors à Miami, où se jouent les plus grosses parties de Gin Rami.

De nouveau, il enchaîne les succès, mais son penchant pour les paris et les courses le ruinera petit à petit. En 1976, sans un sou, il se fait financer l’entrée d’un tournoi se déroulant à Las Vegas. La victoire ne sera qu’une simple formalité, et pour prouver sa parfaite lecture du jeu adverse, il prend plaisir à annoncer les mains perdantes de ses adversaires. Mais après avoir empoché les 50000 dollars du vainqueur, il ne sera accepté dans aucune partie.

Il décide alors de tenter sa chance en tant que joueur de black-jack. Son excellente lecture du jeu et son incroyable capacité à compter les cartes lui vaudront de belles réussites. La légende raconte que ce sont ses capacités de comptage des cartes qui obligeront les casinos à supprimer les tables de black-jack à un seul jeu de cartes. La rumeur rapporte que de cette manière, il gagna 80.000 dollars au Caesars Palace. Quand le responsable décida d’arrêter la partie, Stu annonça, dans l’ordre, les 18 dernières cartes restantes dans le jeu. En 1977, Bob Stupak (grand entrepreneur de Vegas, a atteint une table finale au WPT), a parié $100 000 qu’il ne pourrait pas énumérer les cartes restantes d’un sabot de Black Jack de six jeux, une fois trois jeux ôtés. Stu gagna le pari. Sa photo fut alors affichée dans le poste de sécurité de tous les casinos du strip et il fut interdit de jeu.

Stu Ungar commence alors à s’intéresser au poker. En 1980, il s’inscrit pour la première fois au tournoi WSOP (World Series Of Poker) alors qu'il ne possède presqu'aucune expérience dans le poker. Sa maitrise du jeu augmente au fur et à mesure du tournoi pour l'emmener jusqu'en finale contre le légendaire Texan Doyle Brunson. Stu gagne en terrassant les deux paires de Brunson grâce à une quinte et il devient, à 24 ans, le plus jeune champion du monde de poker, en attendant la victoire de Phil Helmuth en 1989. Il empoche pour cette victoire 385000 dollars. Il avait l’air encore plus jeune que son âge, d’où son surnom : le Kid. Il récidive l’année suivante contre Perry Green et empoche 375000 dollars. Stu Ungar devient un joueur de poker renommé et redouté. Ses nombreuses réussites ne faisant que confirmer son talent. Mais peu à peu, il succombe de nouveau à ses penchants pour les paris et les courses. Il ira jusqu’à perdre 2.000.000 dollars au craps. Le suicide de son fils adoptif et le divorce d'avec Madeline, son épouse, ravageront sa vie en 1986. Il est ruiné et sombre dans la toxicomanie, ses gains parvenaient alors à peine à couvrir ses dettes envers ses dealers. Stu Ungar disparaît alors du monde du poker.

En 1997, il décide après une longue période d’addiction à la cocaïne de participer de nouveau au championnat du monde. Son visage porte les stigmates de ses excès, et il cache son nez sous de grosse lunettes. Complètement fauché, ce n’est qu’une heure avant le tournoi qu’il trouve un ami pour lui payer l’entrée : Billy Baxter un autre pro du poker. Il gagne 17 ans après son premier titre face à John Strzemp avec la main As4, qui porte aujourd’hui son nom. Il empoche 1 000.000 dollars qu’il partage avec Bill Baxter, son financier. Stu devient avec Johnny Moss le seul joueur à avoir gagné 3 titres de champion du monde.

L'année suivante, le 22 novembre 1998, Stu Ungar est retrouvé mort à l’age de 42 ans dans sa chambre d’hôtel, avec seulement 800 dollars en poche et différentes drogues dans les veines. Une parfaite lecture du jeu ainsi qu’un sens inné des cartes ont fait de Stu Ungar, le meilleur joueur de de Gin et probablement de Poker de tous les temps. Ses gains aux tables de jeux ont été estimés à 30 millions de dollars.

Il est à ce jour le seul joueur à avoir remporté trois fois l'épreuve principale des World Series Of Poker, en considérant que Johnny Moss avait obtenu sa première victoire par vote de ses adversasires. En plus des World Series Of Poker, il est également le seul joueur à avoir gagné à trois reprises le Super Bowl Of Poker, organisé par Amarillo Slim, la deuxième épreuve la plus prestigieuse, pendant les années 80. Il intègrera le Hall of Fame en 2001.

« Un jour je serais peut-être assis autour d’une table de Hold’em et je rencontrerais un joueur meilleur que moi. J’en doute, mais c’est possible. Mais je vous jure que je ne vois pas comment cela pourrait se produire au Gin. A ce jeu, personne ne sera jamais meilleur que moi »

Bibliographie
Une biographie très complète de Stu Ungar par Nolan Dalla et Peter Alson est parue aux éditions Sonatine sous le titre "Joueur né".

Le film "Jeux de Maître" sorti en 2003 retrace la vie de Stu Ungar. Michael Imperioli (Les Affranchis ou Christopher Moltisanti dans la séries les Sopranos)prête ses traits au célèbre joueur de poker, malchanceux.

C'est en lisant Joueur né, que je me suis intéressé au gin rami, que je préfère maintenant au poker.

C'était vraiment un homme à part, cet homme, un artiste du jeu.

Je l'ai lu aussi : Excellent livre en effet qui retrace le destin hors du commun d'un génie du jeu

Son palmarès est sidérant. On a l'impression que lorsqu'il participe à un tournoi, il gagne.
Vraiment un esprit supérieur.
Il possédait la mémoire photographique, partagée par très peu de gens, dont beaucoup d'autistes. Je pense que ça l'aidait grandement.

Sa précocité aussi est hallucinante: A 15 ans, il dépouillait déjà tout New York

dément le parcours de ce mec....effrayant aussi....je vais lire le livre sur la plage du coup

lolypop a écrit:dément le parcours de ce mec....effrayant aussi....je vais lire le livre sur la plage du coup

Très bon choix de lecture